Chant d'automne (Part 1) - de Charles Baudelaire (FR) - 1857

Bientôt nous plongerons dans les froides ténèbres ;

Adieu, vive clarté de nos été trop cours !

J'entends déjà tomber avec des chocs funèbres 

Le bois retentissant sur le pavé des cours.

 

Tout l'hiver va entrer dans mon être : colère,

Haine, frissons, horreur, labeur dur et forcé,

Et, comme le soleil dans son enfer polaire,

Mon coeur ne sera plus qu'un bloc rouge et glacé.

 

J'écoute en frémissant chaque bûche qui tombe ;

L'échafaud qu'on bâtit n'a pas d'écho plus sourd.

Mon esprit est pareil à la tour qui succombe

Sous les coups du bélier infatigable et lourd.

 

Il me semble, bercé par ce choc monotomne,

Qu'on cloue en grande hâte un cercueil quelque part.

Pour qui ? - C'était hier l'été ; voici l'automne !

Ce bruit mystérieux sonne comme un départ.

Incandescence - de Roger Chanez (CH)

Les insatisfaits

Que d'inutiles palabres !

Laissons ces saules pleureurs

Se miroiter dans l'eau froide 

De leurs pensées !

 

Le romantisme

De cette ballade j'apprécie

Les amours au jardin de magie,

Dont les fleurs parfumées d'espoir

M'enivrent dans la douceur d'un soir.

 

L'art d'être presbyte

Il est de bon ton

Tout en vieillissant

d'observer ce monde

D'un oeil pétillant.

 

Etat de conscience

Parce qu'il n'y a pas d'utopie

Là où l'homme est capable

De distinguer le bien du mal...

Notre vénérable planète

Ne lui quémande d'urgence

Que l'efflorescence prodigieuse

D'un arbre de PAIX.

Poème de ee.cumming

"j'ai toujours ton coeur avec moi,je le garde dans mon coeur.

Sans lui, jamais je ne suis,
là où je vais, tu vas ma chère
et tout ce que je fais par moi-même
est tout fait, ma chérie.
Je ne crains pas le destin
car tu es à jamais le mien ma douce
je ne veux pas d'autre monde
car, ma magnifique, tu ES mon monde, mon vrai...
c'est le secret profond que nul ne connaît,
c'est la racine de la racine,
le bourgeon du bourgeon,
et le ciel du ciel
d'un arbre appelé "vie"
qui croit plus haut que l'âme ne saurait l'espérer,
ou l'esprit le cacher,
c'est la merveille qui maintient les étoiles éparses.
Je garde ton coeur,
je l'ai dans mon coeur..."